Louis-Ferdinand Céline..en verve

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« Rien à faire avec les éditeurs. Ce sont des commerçants. C’est tout dire. Leur devoir est de nous tondre à rien. Les journalistes, de nous couvrir de merde« 

Ben mince.

Il fallait la science de David Alliot et la générosité de la sympathique collection des éditions Horay pour puiser, dans l’humour noir de Louis-Ferdinand Céline, matière à verve.

Osons le dire: le gaillard n’est pas franchement sympathique. Positif, encore moins. De là, à se gargariser de poncifs et d’idées toute (mal) faites…

« Oh les critiques littéraires, c’est du bruit, de la vente clarinette.. Le principal est qu’ils bafouillent »

Ah bon.

L’auteur, tant  encensé pour son Voyage au bout de la nuit  et son style travaillé que décrié pour ses opinions antisémites  sera le chantre du nihilisme, de la pensée.. .négative, champion des points de… suspension: « Mais l’humour de Céline est sombre, désespéré. Dérision si proche du désespoir de ceux qui ne croient pas en l’homme et dont la seule vérité est la mort. »

« [..] l’avenir ne nous regarde pas! l’avenir est aux jeunes!…je leur en souhaite!.. »

« Les enfants, c’est comme les années, on ne les revoit jamais. »

 » Il y a deux personnages bien ridicules, c’est le jeune homme pudibond et le vieillard libertin »

C’est ce qui s’appelle un chiasme…

 » Tout homme qui possède son alphabet est un auteur qu’il ne faut pas méconnaître »

Ça, c’est plutôt positif.

C’est grave, Docteur – Céline?

« Quand on n’a pas d’imagination, mourir c’est peu de chose, quand on en a, mourir, c’est trop (Voyage au bout de la nuit. »

 » La vie,  c’est ça, un bout de lumière qui finit dans la nuit. (Ibidem)

Répertoriées, selon un abécédaire thématique, les considérations céliniennes sont définies des sources, ouvrages,lettres et entretiens qui les ont vues naître. Accro des lectures de Céline, David Alliott situe  la genèse de son humour noir dans une enfance et une vie tourmentées  et le désespoir vital d’un homme « dont la seule vérité , c’est la mort »

Apolline Elter

Louis-Ferdinand Céline, en verve –David Alliott, Horay, février 2011, 120 pp