Les Salons littéraires – De l’hôtel de Rambouillet..sans prétention

.salons littéraires.jpgFocalisé sur la célèbre « chambre bleue », entendez le salon de l’hôtel Rambouillet, au sein duquel la marquise Catherine de Vivonne tint quarante années durant – la première moitié du XVIIe siècle – le plus célèbre salon littéraire de la Capitale, l’essai entend quelque peu démythifier la gloire qui lui est accrochée.

Nous avons cherché à en contester la vision traditionnelle, accréditée dans l’opinion et amplifiée par l’attitude laudative, trop souvent adoptée. Notre analyse de l’univers de la Marquise s’est efforcée
de rétablir les proportions plus modérées de la question et de parler des amis du cercle en termes propres, afin de définir leur vraie identité et de déterminer ainsi le noyau psychologique du salon où ils se jetèrent à corps perdu. De lui rendre le privilège d’être ce qu’il fut. Pour ce faire, il a fallu déchirer la légende et
renverser quelques statues.

 Cénacle littéraire aux membres triés sur le volet – Chapelain, Voiture, Bossuet, Guez de Balzac,  Madeleine de Scudéry, notre chère marquise de Sévigné, …-  le salon fut l’antre de réunions précieusement codées, conviviales – il s’agissait de se « désennuyer  » , danser, jouer, se déguiser, organiser farces, surprises et cadeaux (dans le sens premier de collations champêtres) …- de  joutes discursives et de querelles célèbres, telle la « Querelle des Supposés » et celle du Cid.  Il se prolongeait d’échanges épistolaires, dûment répertoriés, qui nous renseignent parfois sur la véritable atmosphère des réunions, au gré d’indiscrétions, de distractions au code de la préciosité, savamment distillées.

De santé précaire, la marquise recevait ses hôtes, en position allongée.  Initié vers 1608, le salon ne survécut pas à la Fronde (1648-1653) qui vit sa compagnie exploser.

Assumant son parti-pris iconoclaste, l’essai offre un regard neuf sur un Salon des plus mythique

A Elter

Les Salons littéraires, De l’hôtel de Rambouillet..sans précaution, Barbara Krakewska, essai, Ed. Jourdan, janvier 2018, 366 pp