Laissez-nous faire

téléchargement.jpg

«  Depuis quinze ans, je mène une double vie. On m’aperçoit sur les plateaux de télévision assurant la promotion de ma littérature et m’esclaffant trop ; mais dans mon quotidien, derrière cette pavane, je rejoins ma vocation, j’agis. Tandis qu’une part de mon cerveau fuit dans l’écriture, l’autre cherche de manière obsessive les moyens de contourner l’inertie politique qui me crève le cœur. »

 C’est à une « révolution civique et collaborative » que nous convie le célèbre romancier, Un réveil sociétal propre à contrer l’apathie de l’appareil étatique,  fédérer en « bouquets de solutions citoyennes  »  les initiatives de tout bord, de toute ampleur,  visant au bien commun.

 Place aux Faizeux qui, aussi brouillons soient-ils, tentent quelque chose. Je vous le dis avec vigueur, lucidité et solennité : une société sans espoir est, qu’on le veuille ou non, un grand danger pour elle-même. Il est minuit moins le quart. Nous ne nous battons plus en temps de paix mais dans les derniers mois qui nous restent avant que Marine Le Pen fasse, peut-être, main basse sur l’un des plus grands peuples de I’ Histoire. Cette hypothèse ne peut plus être écartée dans un soupir hautain. Désormais tout est possible

Utopique pensez-vous? 
Pas tant que cela.

 » La France regorge de solutions inexploitées qui n’ont rien de chimérique, de gens hors du commun qui face aux déficiences du politique, se conduisent en garants de l’intérêt général. »

 Le constat est simple. Il est politique. Français en son analyse, universel en son effet:

 » Profondément affecté par l’indécente léthargie du centre, de la gauche et de la droite supposément du gouvernement (on se pince pour ne pas rire de désespoir, j’ai donc décidé de sortir du cadre de ma vie tranquille pour aider à ce que se lève de partout en France, dans le sillage des Faizeux [NDLR: ceux qui agissent, à l’inverse des diseux qui se contentent de paroles] une vague d’espoir concret. Opérationnel. En investissant dans mon action le pécule de mon crédit de militant associatif. » 

 C’est qu’il est sacrément convaincant le tout frais quinquagénaire, porte-flambeau d’un combat généreux. Il porte si flamboyante plume qu’on ne peut qu’adhérer à la lecture… et qui sait..adorer..  Les réalisations pratiques pullulent qui prouve que l’apostolat jardinesque ne relève pas du pur esprit.

«  Partout s’éveille donc dans ce pays ébranlé, excédé de règles, un esprit de responsabilité qui conduit les  uns et les autres à sortir du cadre, puisque le cadre institutionnel ne fonctionne plus. Chacun sent bien qu’il faut réparer soi-même la société, en usant moyens à sa portée

Il m’importe de faire la part belle, de relayer, passé l’étonnement premier, la ferveur d’extraits…  à infuser.

Confiance en ses concitoyens, enthousiasme pour la France et la grandeur de son destin, joie de lui appartenir et de vivre sont maîtres-mots de ce manifeste très engageant.

Apolline Elter

Laissez-nous faire ! On a déjà commencé, Alexandre Jardin, manifeste, Ed. Robert Laffont, avril  2015, 208 pp