La Tour

« L’objectif était de séduire des familles de cadres supérieurs par des prix abordables, la promesse d’espaces verts, d’écoles et de crèches, et surtout d’équipements sportifs. »

C’est l’histoire d’un vaste complexe immobilier (et fictif)  de Paris,- Les Olympiades  –  construit autour d’une dalle, microcosme d’une vie idéale pour familles triées sur le volet; il devient rapidement centre actif du Chinatown, offrant refuge, au début des années ’80 à Alice et Victor Truong, des Boat People enfuis du Vietnam. Une fille leur  naît, Anne-Maï, dont le prénom symbolise la volonté d’intégration à leur pays d’accueil .  Victor est fan de ..Victor Hugo et n’aime rien mieux que manier l’imparfait du subjonctif.

Il leur arrive cependant, de plus en plus, au fil des ans, de comparer les moeurs ambiants à leur culture d’origine. D’autant qu’une série de personnages pittoresques, inquiétants (? )  gravitent au sein des Olympiades:  Clément Pasquier,  jeune homme roux, qui se prend pour le chien de Michel Houellebecq, Virgile, le Sénégalais, proustien et …dépourvu de papiers, Ileana, jeune pianiste roumaine, éplorée, séparée de sa fille, restée au pays…

« Les Truong n’aimaient pourtant pas spécialement les Français. Ils aimaient le français, c’était autre chose »

Observation sociologique subtile et minutieuse – sur quatre décennies –  des diktats imposés aux « migrants » en leur pays d’accueil, ce premier roman constitue une satire urbaine, aussi aimable que percutante.

A Elter

La Tour, Doan Bui, roman, Ed. Grasset, janvier 2022, 352 pp

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