La ballade du Calame

Atiq Rahimi, portrait intime,

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 Sur une  feuille blanche, terre d’exil , que  l’écrivain afghan – Prix Goncourt 2008 pour Syngué Sabour, Pierre de patience  (Ed. P.O.L) – tente d’habiter,  court peu à peu la plume du calame, roseau taillé de sa main, chantant l’alef, cet alpha originel, de toute écriture,  de la vie.

  » Mon calame se balade, comme pour suivre l’errance de mes mots, l’exil de mon corps.

Il se balade d’une époque à l’autre, d’une terre à l’autre,….

Tantôt criard, tantôt silencieux, il est toujours mouvant.

Mouvant devant les corps émouvants.

Et scient.

Scient du danger qu’il affronte dans ce livre en traversant les frontières incertaines entre l’art, la spiritualité et la philosophie. « 

 Mêlant aux souvenirs de prime enfance et d’une terre natale afghane marquée par l’emprisonnement inique de son père pour jeu de mot, ceux de l’exil et de lectures éclectiques,  Atiq Rahimi dévoile, poétique, lyrique, calligraphique, merveilleusement callimorphique, les secrets d’errances et de réflexions philosophiques

Sous sa plume – de calame- les lettres revêtent  une  énergie spirituelle, un pouvoir hautement symbolique, au départ de l’alef, « lettre-étalon« ,  » mon  tétragramme d’errance et d’absence. » ,  » mon tracé d’Ariane qui me guide vers mon passé, ma naissance… »

 `Chère à notre blog, la graphologie prend un tour sacré,  une vocation métaphysique.

La calligraphie aussi, qui, de surcroît offre à l’auteur une relation privilégiée à ses lecteurs, heureux attributaires  de ses dédicaces

 Une ballade qui revêt l’aile majestueuse de la balade

 

La ballade du Calame, Atiq Rahimi, essai, Ed. L’iconoclaste, août 2015, 200 pp