Franchise postale

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Pour cet autoportrait par correspondance, Pierre Richard s’est adjoint la complicité de Christophe Duthuron,  fan de l’acteur, au premier salto du berceau.

«  C’est donc tout  naturellement que, arrivé à la fac, j’ai ambitionné de faire un travail sur tes films. Je les plaçais désormais dans une filiation burlesque et m’intéressais à ta création, à ton personnage de Pierrot, solaire, celui-là, parachuté dans l’hostilité d’un monde absurde. »

Au départ des lettres « plus folles les unes que les autres » que le Grand Blond reçoit en sa boîte aux lettres noire, les compères concoctent des réponses  qui , sous le couvert de la plaisanterie et du fameux faciès farfelu et fécond qui nous est familier , se révèlent de vraies leçons de vie.

«  Je tiens, comme toi, la gravité pour une faute de goût »

«  J’ai appris à être égoïste à plusieurs » 

Treize lettres et leurs réponses qui  affranchissent un Pierre Richard du « jugement des autres »  et du regard résolument …distrait qu’on lui prête.

«  C’est toujours un peu triste, ces gens qui courent après leur image. Il est décidément bien dangereux d’avoir une trop haute idée de soi-même. Il arrive forcément un moment où l’on ne peut plus l’attraper. »

Apolline Elter

Franchise postale. Autoportrait par correspondance, Pierre Richard, Christophe Duthuron, Le cherche-midi, août 2010, 264 pp, 17 €