Et si tu n’existais pas

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Si le titre du récit évoque la célèbre chanson de Joe Dassin, le contenu en est plus âpre. Il révèle l’arrachement de Claire à  Yaya, sa Nounou, l’impossible attachement à sa Maman.

Terrassée et rendue sourde par une crise d’éclampsie à la naissance de Claire,  le 8 octobre 1937, sa mère confie l’enfant à Yaya, une nourrice qui l’emmène dans la Creuse. Elle n’en vient la rechercher que quelques années plus tard, au mitan de la guerre.

Découvrant sa famille – pétainiste –  et l’appartement cossu du  Boulevard de Courcelles, l’enfant de 6 ans s’y sent d’emblée étrangère.  Face à cette mère, qui sans doute lui en veut inconsciemment de son infirmité, tout en essayant de lui donner de l’affection,  Claire Gallois va développer un mécanisme de défense, largement nourri d’indifférence.

« Face à elles, j’allais assez vite acquérir un réflexe qui me protégerait toute ma vie : l’indifférence immédiate envers qui vous embête. »

Mais on ne peut vivre totalement protégé – c’est heureux – ni s’affranchir d’un amour véritable: celui que lui vouait Yaya.

Et la fillette devenue femme, écrivain, de mettre tout en oeuvre pour retrouver la fée de ses jeunes années.

Apolline Elter

 Et si tu n’existais pas, Claire Gallois, récit, Ed. Stock, janvier 2017, 144 pp