Alyah

La tentation du départ

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« Je m’appelle Esther Vidal. Je suis née à Strasbourg, de parents sépharades, et de cette anomalie découle la série d’oxymores qui ont défini les principaux traits de mon caractère : calme et impulsive, réservée et passionnée, distante et chaleureuse, rationaliste et sentimentale, cartésienne et intuitive. J’ai une certaine rigidité, mais aussi une faculté d’adaptation au milieu dans lequel je me trouve. Je suis une Alsacienne du Sud, une sépharade de l’est de la France, et aussi une vraie Parisienne. »

Les événements des 7 au 9  janvier ont secoué la France entière, bien au-delà de ses frontières. Pour Eliette Abécassis qui lance ce constat par la biais d’ Esther Vidal,  la narratrice, l’attaque de l’hypermarché cacher, et surtout son (moindre) impact dans les esprits, face à celle de Charlie Hebdo,  fait  resurgir la question, la quête de son identité française : comment combiner harmonieusement sa double appartenance à la communauté juive, d’obédience sépharade et à une lignée établie sur le sol français depuis bientôt deux mille ans, alors que se déploie le spectre d’un antisémitisme guère larvé. Qui se confond avec l’antisionisme.

«  Nous sommes une génération qui n’a pas connu de combat. Nous sommes nés après 68. Nous n’avons pas fait la guerre. Nous ne sommes pas préparés à ce qui nous arrive. En général, nous n’avons pas de culture politique, et toute forme d’engagement nous paraît dérisoire. Nous avons appris dans les livres ce qu’était la barbarie. Mais nous ne l’avons jamais vue en face. Nous la connaissons et, pourtant, nous ne la reconnaissons pas. »

Une quête saisissante,  déroutante, dérangeante, … qui fait poindre la tentation de l’Alyah, du départ et partant, un vrai cri de détresse.

«- Dans dix ans, je ne serai plus en France. 

          – Alors dans dix ans, ce ne sera plus la France. »

 

          Alyah, La tentation du départ, Eliette Abécassis, Ed. Albin Michel, mai 2015, 246 pp