La cache

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 « Cela peut paraître étrange de commencer la description d’une maison par sa voiture. La Fiat 500, tout comme sa grande soeur suédoise, constitue la première pièce de la Rue-de-Grenelle, son prolongement, son sas, sa partie mobile, sa chambre hors les murs, ses yeux, son globe oculaire. A l’égal d’un foyer, elle forme un univers fini, rond, lisse, aussi chaud et rassurant qu’un coin de feu. Elle est un mode d’habitat avant d’être un moyen de transport. A la fois vide, transparente et pleine comme un oeuf, ouverte, avec ses surfaces vitrées et fermée, verrouillée, presque étanche, avec ses jointures de caoutchouc et ses entours de nickel. Son intériorité se définit par son contraire, par un extérieur urbain omniprésent et pourtant lointain et irréel. Elle satisfait nos désirs d’évasion et d’enfermement, de venue au monde et de retour à l’état foetal. Elle représente le corps féminin, protecteur et accoucheur. » 

 La cache, Christophe Boltanski, roman, Ed. Stock, août 2015, 340 pp