Quatrième de couverture (2/2)

livres-20pile1.jpgSecond volet de notre rubrique quatrième de couverture  – des lectures qui ont échappé à mes yeux, mais non leurs arguments aimablement fournis par les éditeurs

Avril se poursuite avec un ouvrage engageant:

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« Juillet 1652. Dans les derniers jours de la Fronde, le duc de Beaufort, petit-fils d’Henri IV et de Gabrielle d’Estrées, tue en duel le duc de Nemours, son beau-frère. La mort du « beau Nemours » laisse ruinées Jeanne Baptiste et Marie-Françoise, ses deux filles. Élisabeth de Nemours, leur mère, va dès lors tout mettre en œuvre pour les marier. Jeanne Baptiste épouse le duc de Savoie, Marie-Françoise le roi du Portugal. Mais le sort semble s’acharner sur les deux princesses. Le mari de la première se révèle être un pervers couvert de maîtresses ; quant au roi du Portugal, la rumeur le dit fou à lier. Il faudra aux deux jeunes femmes toute leur force de caractère, dont elles ne manquent pas, mais aussi les leçons qu’elles ont tirées chacune de leur fréquentation assidue de l’école des Précieuses, pour se tirer d’une situation en apparence inextricable. Mais à quel prix ?

À travers le roman tumultueux de ces deux princesses devenues mantes religieuses, l’auteur des Bâtards d’Henri IV fait revivre le Grand Siècle alors à son apogée, les hautes faits de sa noblesse, mais aussi sa violence et son goût du sang. »

Les princesses assassines, Jean-Paul Desprat, roman, Ed. Seuil, avril 2016, 576 pp

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1939. L’orage qui gronde au loin sonne la fin des années d’insouciance. A Toulouse comme ailleurs, les hommes qui refusent de voir grandir leurs enfants dans une Europe soumise aux nazis s’engagent et partent pour le front. Beaucoup n’en reviendront pas. D’autres, comme Etienne, prisonniers en terre ennemie se retrouvent ballotés de camps en camps, toujours plus rudes à chaque tentative d’évasion.
Au pays, les femmes ne baissent pas les bras. Mélina, qui vient de mettre au monde un petit garçon, est persuadée que pour revoir un jour son mari, elle doit se montrer digne de lui. Confiant leur enfant à un couple d’amis, elle s’engage dans la lutte et rejoint la Résistance…
Après Nos si beaux rêves de jeunesse, cette vaste fresque, qui nous entraine des bords de la Garonne à la Prusse orientale, est un hymne à la vie, la liberté et l’espérance. Vous n’êtes pas prêts d’oublier Etienne et Mélina, ce jeune couple qui se bat avec la folle certitude que rien ni personne ne pourra jamais les séparer.
 

Se souvenir des jours heureux, Chrisitian Signol, roman, Ed. Albin Michel, avril 2016, 368 pp 

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 Entre mythe et réalité, la grande romancière Valerie Martin, prix Orange pour Maîtresse, revisite l’histoire d’une des plus célèbres énigmes maritimes : le 4 décembre 1872, la Mary Celeste, un brigantin américain en route vers Gênes, est retrouvé dérivant au large des Açores. À son bord, aucune trace de l’équipage, de son capitaine, Benjamin Briggs, de son épouse et de sa fille qui l’accompagnaient. Pour le jeune écrivain Arthur Conan Doyle, cette disparition est une source d’inspiration inespérée. Pour Violet Petra, médium réputée dans les cercles huppés de Philadelphie, un cauchemar. Et pour le public de l’époque victorienne, obsédé par la mort, un fascinant mystère…

Un navire surgi d’une brume semblable aux ténèbres, un écrivain naissant à la veille de la gloire, l’émergence d’une ferveur spirituelle troublante et inédite : trois trames qui convergent tout au long d’un récit aussi tumultueux que les océans menaçant d’engouffrer la Mary Celeste. Un roman ambitieux sur l’amour, la perte, et les légendes parfois plus fortes que la vérité.
 

Le fantôme de la Mary Celeste, Valerie Martin, roman traduit de l’anglais (USA) par Françoise du Sorbier, éd. Albin Michel, coll. « Les grandes traductions »avril 2016, 400 pp

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 9782226319401m.jpgJamais trop riches, jamais trop snobs, jamais trop excentriques…
 
À la veille d’épouser le célibataire le plus convoité de l’Asie du sud-est, Rachel Chu se retrouve confrontée à un redoutable secret de famille. Une découverte qui va l’entraîner de Singapour à Shanghai et à Pékin où les nouveaux-riches chinois en surenchère de bling-bling et d’excentricité relèguent nos hit-girls occidentales au rang de jeunes filles rangées !
Ascension sociale, milliardaires en mal d’amour et de folies, scandales en tous genres… après Crazy rich à Singapour, Kevin Kwan nous introduit dans l’univers argenté et déjanté d’une jet-set asiatique qu’il connaît comme personne. Cinglant, fascinant et jubilatoire, un roman où (presque) rien n’est inventé

China girl, Kevin Kwan, roman traduit de l’anglais (USA) par Nathalie Cunnington, Ed. Albin Michel, avril 2016,  512 pp

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 1540-1.jpgUn homme âgé, le narrateur, entreprend un voyage d’Anvers à Venise, voyage dont le lecteur pressent que ce pourrait être son dernier. À chaque étape il retrouve une connaissance. À Lunéville, en France, il revoit Martin, jeune assistant social qui s’occupe d’handicapés mentaux. Avec Martin, c’est la thématique du rapport à l’altérité et une éthique de la différence qui est mise en jeu dans les histoires rapportées. Au lac de Constance, en Allemagne, le narrateur retrouve Anton, un ami cinéaste qui a rompu avec le milieu du cinéma. Incidemment il écrit aussi. Les anecdotes mises en scène ramènent ici à des questions sur le cinéma et la littérature. À Matrei am Brenner, petit village du Tyrol autrichien, il revoit son amie Louise, anthropologue à la retraite ayant parcouru le monde. La thématique sur laquelle se fondent leurs échanges est le rapport à l’autre et à sa culture en anthropologie. Enfin, à Vérone, en Italie, le narrateur retrouve Mirek, polonais d’origine et historien d’art. Là, c’est essentiellement le rapport à l’art plastique et à la peinture qui prédomine. Quand il arrive à Venise, le narrateur se retrouve seul avec lui-même, au terme de son voyage, au terme peut-être de sa vie. Mais une dernière rencontre remettra tout en jeu.

L’auteur signe là un texte qui ouvre des chemins, éveille des curiosités, ranime souvenirs et correspondances, et dont on regrette d’avoir à tourner une dernière page !

Quand j’étais petitles cosmonautes vivaient aussi longtemps que les chènes, Eric Pauvels, reman,  Ed. Motifs, avril 2016, 310 pp

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Elevons nous esprits pour terminer:

 

téléchargement (5).jpg  Le mot dieu est ambivalent. Il a un adret et un ubac. Une face sud et une face nord. Quand Nietzsche annonce : « Dieu est mort », il fait référence au dieu personnel, bon, jaloux ou miséricordieux, que le croyant prie dans les églises, mosquées et synagogues. C’est la face sud. La face nord, il n’en souffle mot. Elle est abrupte, lisse, vertigineuse, sans filet, sans contour, sans fond, nocturne. Certains textes sacrés de l’Inde la désignent par le pronom « cela ». Des soufis, autrefois, l’appelaient al-Haqq, le Réel. Maitre Echart la nomme « déité ». Cela ne meurt pas, cela ne naît pas. C’est elle que nous voyons aujourd’hui pointer à l’horizon. Cela pourrait être le sens, encore caché, de notre modernité. » Dans une démarche et un style uniques en leur genre, Hervé Clerc nous invite à un voyage ascendant vers une réalité ineffable et cachée, qui a peu de chose à voir avec le « Dieu » que l’on nie ou confesse habituellement. Un livre qui n’est pas sans lien avec Le Royaume d’Emmanuel Carrère. Ce dernier, à la lecture de Dieu par la face Nord, le juge « essentiel ».

Dieu par la face nord, Hervé Cllerc, récit,  Ed. Albin Michel, avril 2016, 

 

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 9782226314925m.jpgQu’est-ce qui est vrai dans le récit ? Où se situe la frontière entre ce qui s’est passé réellement et ce qu’en transmet le narrateur ? Au cours d’un échange passionnant, l’écrivain sud-africain J.M. Coetzee, Prix Nobel de littérature, et la psychanalyste anglaise Arabella Kurtz abordent la question de la vérité et de la fiction, touchant à des interrogations essentielles, telles que l’élaboration du récit de vie, le souvenir, la subjectivité, l’importance du rapport avec l’autre dans la constitution de soi, le dialogue, l’illusion, la fabrication de l’histoire collective.

La vérité du récit, Conversations sur le réel et la fiction, J Coetzee et Arrabella Kurtz, traduites de l’anglais par Aline Weil, Ed. Albin Michel, avril 2016, 192 pp