On ne peut plus dormir tranquille quand on a une fois ouvert les yeux

On ne peut plus dormir tranquille quand on a une fois ouvert les yeux

Avec un titre-fleuve extrait de Plupart du temps (poèmes en prose de Pierre Reverdy) , le roman de Robert Bober trace la quête du père. Une quête double puisque Bernard et Alex, demi-frères, ont perdu leurs pères respectifs, Yankel et Leizer, l’un quelques jours après la rafle de Vel’d’Hiv (juillet 1942) et l’autre dans l’immédiate après-guerre.

En toile de fond, le film de François Truffaut, Jules et Jim, éclairera plus d’un pan d’une histoire familiale longtemps tenue secrète. Alimenté de données autobiographiques, l’ouvrage de Robert Bober est avant tout roman d’atmosphère. Celle des années soixante et de la lente émergence de secrets enfouis dans la tragédie de la guerre.

« Lorsque nous avons franchi la grille d’entrée de la cité Crussol, j’ai été pris d’un frisson. Il y avait, me donnant le bras, une femme, ma mère, disant tout ce qu’elle n’avait jusque là pas su me dire, pas pu me dire. »

Apolline Elter

On ne peut plus dormir tranquille quand on a une fois ouvert les yeux, Robert Bober, roman, P.O.L., août 2010, 284 pp.