Madame Proust

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.S’il est une vérité patente à la lecture de la biographie de Jeanne Proust, maman du célèbre écrivain, c’est que Marcel lui doit son avènement à l’écriture .

La relation fusionnelle qui unit le jeune Marcel à sa maman, a plusieurs motifs: l’enfant ne semblait guère viable à sa naissance, il contractera un asthme sévère, quelques années plus tard. Et puis, et surtout, en bonne mère juive, Jeanne Weil reproduit la relation qui l’unit elle-même, à sa maman, Adèle Berncastel.

Ces ferventes admiratrices de la marquise de Sévigné supportent mal d’être séparées de leur progéniture. En témoigne l’abondante correspondance  qu’alimente Jeanne lorsque son fils chéri accomplit, en 1889, son service militaire. Une correspondance  largement perdue hélas  qui évoque par bien des aspects le chagrin de la marquise lors du départ de Françoise pour Grignan.

A travers ce portrait de Jeanne et du couple qu’elle forme avec Adrien Proust, médecin hygiéniste réputé, c’est la statut de Marcel qui est défini, celui d’enfant malade, assez immature dans ses relations familiales. C’est le portrait aussi d’une élite juive parisienne désireuse de s’intégrer à la  » bonne société » par le biais du mariage.

Une lecture intéressante et riche.

AE

Madame Proust, Evelyne Bloch-Dano, biographie, Grasset, 2004, 384 pp