Le bonheur est au fond du couloir à gauche

« Il faut penser par soi-même au lieu de se référer à des maîtres à penser », disait un maître à penser auquel je me réfère souvent. »

Michel H est un looser.

Doté d’un tempérament dépressif

De type éminemment laxatif.

Alors quand sa campagne le quitte, après trois semaines de vie conjugale, on se dit que c’est plutôt normal.

D’autant que notre homme, grand admirateur de l’écrivain Michel Houellebecq, dont il partage le côté socialement décalé, prend tout ce qui lui arrive au premier degré.

Avec une confondante absence de discernement.

Puisque Bérénice, son éphémère fiancée, lui a  légué, ou plus précisément largué, une caisse d’ouvrages de développement personnel, Michel décide d’en mettre les précieux préceptes en application directe.

D’autant qu’il ne se sent pas capable, à l’instar de 95,2 % de recalés, de réussir son suicide,

« Par où commencer ? Le mieux, quand on veut réussir dans un domaine, c’est de prendre conseil auprès de gens d’expérience. Sauf que le problème avec le suicide, c’est qu’il est difficile de mettre la main sur des spécialistes »

Sa conquête du bonheur, tel est l’enjeu, s’assortira de la reconquête de sa dulcinée

Il n’y a pas de temps à perdre

Et notre (anti-)héros d’adopter les conseils des manuels, de les adapter à son cas, à l’ire répétée de  Monsieur Patusse, voisin de palier récalcitrant.

« Surtout Le Bonheur à monter soi-même, par un philosophe suédois vendu chez Ikea. « 

Les situations s’enchaînent, loufoques, par l’imbroglio d’une naïveté sidérante, d’une logique poussée à son extrême et de raisonnements  forcément fallacieux.

Un pur délice de lecture au second degré – c’est celui que je vous conseille..

Une magnifique (auto-) dérision de notre comportement sociétal.

Apolline Elter

Le bonheur est au fond du couloir à gauche, J.M.Erre, roman, E. Buchet-Chastel, janvier 2021, 192 pp

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