Femme qui court

 » Violette voulait goûter à tout. Connaître tout de la vie »

Sportive plus qu’accomplie, Violette Morris (1893- 1944)  a connu un destin des plus agités, des plus controversés

Elle périt le 26 avril 1944 sous les balles de résistants; Erreur sur la personne ?

Pris de sympathie pour l’athlète bisexuelle, l’amie de Jean Cocteau, Jean Marais, Yvonne de Bray, Joséphine Baker, …. Gérard de Cortanze trace les lignes de sa vie, réhabilitant, entre celles-ci, une dignité par trop malmenée.

Peu aimée de sa mère, Élisabeth  Sakakini,  Violette passe sa jeunesse dans un couvent hutois ( en Belgique!) ; la jeune Française se lie d’amitié – ett puis d’amour –  avec Sarah Ponsoby, rivalisant avec celle-ci de performances sportives

Le viol par Octave  Vandemer, le jardinier du couvent, impactera la vie entière de la jeune fille, l’auteur lui prête vengeance et mise à mort des décennies plus tard

Pour l’heure et les années qui suivent,  la jeune fille s’adonne aux disciplines sportives les plus variées,  natation, boxe, football, lancer de javelot, .. elle intègre l’ Olympique de Paris, se passionne pour les sports mécaniques, … est sur tous les fronts, de tous les cambats, se voit exclure de la Fédération française sportive féminine ( FFSF), après une masectomie volontaire et des attitudes jugées scandaleuses…

«  Rien ne put inverser un déclin qui s’était amorcé depuis le procès perdu »

S’essayant au commerce,  à la scène,  aux 24 heures du Mans .. et à un accident dû à une ingestion de rhum,  Violette est insidieusement prise dans les griffes de l’Occupant, lors de la deuxième guerre. 

Le soupçon de collaboration – que Gérard de Cortanze réfute, plaçant les événements dans le contexte de leur époque – lui vaudra une exécution arbitraire

A moins qu’il y eut erreur sur la personne

 » Bordel, ce n’est pas Alain Boulin! On s’est fait rouler! »

Et le romancier de conclure:

 » Violette, qui avait tant gêné quand elle était en vie, semblait gêner davantage encore une fois morte. »

Femme qui court, Gérard de Constanze, roman, Ed. Albin Michel, janvier 3019, 416 pp

 

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