Mar-dites-nous, Louise de Vilmorin: l’odeur de la beauté et celle de la laideur

Dans une lettre à Jean Hugo, datée du 27 septembre 1948, Louise e Vilmorin émet une théorie assez personnelle sur la détection olfactive de la beauté ..

« De même qu’il existe un rapport révélateur entre le poids d’un objet et sa beauté, il y en eut un pour moi, dès ma plus petite enfance, entre la beauté d’un être et son odeur. Mon nez m’indiquait ce que mes yeux ne savaient pas voir. Le génie est fait d’instinct et non d’expérience. Si telle ou telle amie de ma mère m’embrassait, je savais qu’elle était belle ou laide selon l’odeur de sa joue. Les laides n’ont pas toujours une mauvaise odeur, ni les belles une bonne odeur; elles ont une odeur de belles ou de laides.Pour les belles, j’appelais cela sentir le plaît; j’appelais cela, pour les laides, sentir le miton. »

Louise de Vilmorin – Jean Hugo – Correspondance croisée 1935-1954, Edition établie, annotée et commentée par Olivier Muth, Ed. Champion, 2019, 740 pp [JH]

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