Mar-dites-moi, Nadejda

 Eprise de la musique de Tchaikovski; la baronne Nadejda von Meck alloue une rente pour permettre au génie du compositeur de se déployer sans vile contrainte.

En 1879, elle l’installe dans sa maison de Brailov (Russie)  et se retire dans une villa des alentours, puisqu’il est convenu que les correspondants, jamais ne se rencontrent.  La distraction de Tchaikovski provoque une rencontre fortuite, au hasard d’une promenade .  Nadejda en reste sans voix, tant sa confusion est extrême.  Par billet, Tchaikovski lui présente ses excuses: il aurait dû mieux calculer ses horaires de sorties..

Voici ce que lui répond notre fantasque baronne:

«  Vous vous excusez pour cette rencontre, et moi j’en suis enchantée. Je ne puis vous exprimer à quel point j’ai été transportée de bonheur quand je me suis trouvée face à face avec vous, et que j’ai senti, pour ainsi dire, la réalité de votre présence à Brailov. Je ne souhaite aucune relation intime entre nous, mais le fait d’être près de vous, en silence, (…) voir en vous non plus un mythe mais un être vivant, que j’aime de tout cœur et à qui je dois des béatitudes si extraordinaires, je considère qu’il n’y a pas de plus grande joie que de telles occasions imprévues. »

Quand je vous dis que Nadejda est imprévisible..

Je vous engage à lire l’essai qu’Henri Troyat consacrait à cette relation singulière

La baronne et le musicien, Henri Troyat,  essai, Ed. Grasset, 2003

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