Les relations d’incertitude

théière high tea.jpgNotre High Tea de ce dimanche opérera une plongée dans le somptueux ouvrage d’Elisa Brune, Les relations d’incertitude.

Coécrit avec le physicien, Edgar Gunzig, Ce récit magistral, nous emporte, de façon étonnamment palpitante et naturelle, à nous interroger sur les origines de l’univers, sur le vide quantique.

Edgar Gunzig est l’auteur d’une théorie audacieuse baptisée bootstrap, qui suppose, en gros, l’origine spontanée de l’univers et son autonomie d’existence.

Hélène, une jeune journaliste scientifique, captivée par l’intervention du savant au cours d’un colloque, va être amenée à rédiger, à quatre mains, un ouvrage  de vulgarisation scientifique. Au fil des rendez-vous se tisse une connivence entre Hélène et Edgard – qui, pour les besoins de la fiction se dote d’un « d » –   qui saisit  le lecteur aux rets d’une trame biographique poignante et d’un subtil dosage d’éléments scientifiques.

 « Je pressentais qu’Edgard G. n’avait pas réussi à peindre un tableau acceptable avec les éléments disparates et problématiques de son existence, et que s’il s’était montré si sensible aux beautés de la relativité générale, c’est parce que cette théorie lui fournissait le modèle idéal. Elle était une leçon en réarrangement du paysage mental. » 

Le roman illustre de façon subtile le cheminement du travail rédactionnel : Edgard et Hélène s’embarquent dans l’aventure sans savoir si elle répondra à leur intuition de départ

 « Edgard G. ne m’avait pas demandé d’écrire son traité de vulgarisation. Il ne m’avait pas demandé davantage d’écrire sa biographie. Mais un processus s’était engagé, qui à mon sens ne pouvait être interrompu ni dispersé aux quatre vents. J’étais l’observatrice involontaire d’un épanchement imprévu, et nos sorts semblaient irrémédiablement liés jusqu’à la fin de l’opération »

A (re)découvrir sans hési-tea.


Les relations d’incertitude, Elisa Brune et Edgar Gunzig, Ramsay 2004 (et Espace Nord, 2006 pour le format de poche) – Les extraits et argument repris ci-dessus sont empruntés aux Madeleines de nos auteurs, AE, Racine, 2008.