Philomena

Philomena » Philomena raconte l’histoire extraordinaire d’une femme hors du commun. Philomena Lee était une adolescente naïve dont le seul crime fut de tomber enceinte hors mariage. Escamotée dans un couvent par une société irlandaise où régnait en maître l’Eglise catholique, elle donna naissance à un beau garçon. Pendant trois ans, elle s’occupa de lui tout en travaillant à la buanderie du couvent. Puis, comme des milliers d’autres « femmes déchues » qui partageaient son sort, elle fut contrainte d’abandonner son enfant pour racheter sa liberté et quitter le quasi-esclavage dans lequel on la maintenait »

Ce beau résumé est écrit de la plume de Judi Dench, l’actrice qui incarne Philomena dans le film  – poignant – de Stephen Frears inspiré du récit de Martin Sixsmith.

Journaliste britannique, ce dernier a mené, aux côtés de la « vraie » Philomena Lee,  une enquête de 5 ans pour retrouver la trace d’Anthony, le bambin qui lui fut arraché, à l’âge de 3 ans, rebaptisé Michaël Hess. A la différence du film, le focus est davantage porté sur la vie qui fut sienne, depuis sa naissance, en 1952,  dans le couvent de Roscrea (abbaye irlandaise de Sean Cross) , son adoption par un couple américain, sa nouvelle fratrie,  sa naturalisation américaine , brillante carrière, homosexualité jusqu’à sa mort, en  1995 – du sida. 

La vision manichéenne d’une certaine Eglise catholique, pétrie de principes rigides et de cruauté, en est (légèrement) nuancée.

Un document assez saisissant

AE

Philomena, Martin Sixsmith, récit traduit de l’anglais par Marion Roman, Ed. Presses de la Cité, janvier 2014, 506 pp, 22.5 €