Cannibales

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 » Je vous crois folle. Quitter mon fils ne peut être le fait d’une personne jouissant de toutes ses facultés. »

Noémie vient de quitter Geoffrey – je n’ai pas dit « Jauffret » –  son compagnon, « d’autant plus odieux qu’il est architecte »,  de trente ans son aîné. Elle entreprend avec Jeanne, mère de Geoffrey, une correspondance au goût étrange, corrosive et cruelle à souhait. 

«  Cette lettre ne vous est pas vraiment destinée. Son écriture fut pour moi une simple excursion dans la haine de vous, une occasion de purger ma vésicule d’un peu de sa bile. »

Jeanne, on le voit, n’est pas en reste, qui va bientôt changer de cap, pour ourdir avec Noémie le plan d’une vengeance…cannibale à l’égard de son fils.

D’une facture épistolaire, inventive  et corrosive, le roman a tout pour plaire à votre chroniqueuse préférée. Sauf qu’elle s’est perdue dans les méandres d’une logique affective pour le moins décousue. Propos mielleux et fielleux s’enchaînent en un tempo aussi allègre que déconcertant. La prétérition règne en maître :  «  Je ne t’écris plus, je n t’écris pas. Cette lettre n’est pas une lettre, c’est une déposition. » 

Il paraît que c’est un roman d’amour…

Cannibales, Régis Jauffret, roman, Ed. Seuil, août 2016, 188 pp