Sainte Beuve et la Marquise.

Sainte Beuve et la Marquise.

Charles Augustin Sainte-Beuve (1804-1869), académicien et critique littéraire de son état, avait, de notre chère Marquise, un avis pour le moins élogieux. Il n’hésitait pas à la placer, aux côtés de Molière et Jean de La Fontaine,  sur le podium des meilleurs écrivains de son temps.

Relevons quelques traits issus de ses « Portraits de femmes« , réunis en 1844:

« C’était une blonde rieuse, nullement sensuelle, fort enjouée et badine ; les éclairs de son esprit passaient et reluisaient dans ses prunelles changeantes (…)Elle se fit précieuse; elle alla dans le monde, aimée, recherchée, courtisée, semant autour d’elle des passions malheureuses auxquelles elle ne prenait pas trop garde, et conservant généreusement pour amis ceux même dont elle ne voulait pas pour amants. »[1]

Mais encore:  » …Mme de Sévigné était parfaitement sincère, ouverte, et ennemie des faux-semblants ; c’est même à elle, une des premières, qu’on doit d’avoir dit une personne « vraie » « 

On serait heureuse à moindre compliment.

Et enfin, il la qualifie de  « ..la femme la plus spirituelle, durant vingt-six années de la plus aimable époque de la plus aimable société française « 

 



[1] Portraits de femmes, Sainte-Beuve, 1844 – réédition : ed. Raymond Castells, 1998,