Médan – un second Nohant

L’hospitalité des Zola à Médan est légendaire. Comme celle de George Sand, à Nohant

Aussi, Emile se morfond-il lorsque, à  court de chambre, il doit refuser l’hospitalité – du moins la postposer –  à son ami, Paul Cézanne.

Découvrons la lettre qu’il lui adresse. Prenons-en graine pour .. nos maisons de vacances

Des vacances que je vous souhaite, fabuleuses

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À PAUL CÉZANNE

Médan, 2 juillet 1885

Mon vieil ami, je suis désolé. La mère de Charpentier, qui ne devait pas venir, s’est décidée au dernier moment, et cela va me faire deux personnes de plus, elle et une domestique. Je vais avoir neuf personnes à coucher, toutes mes chambres seront prises; sans compter que je suis menacé des Daudet et de Goncourt.

Je sais combien tu as le désir de venir tout de suite, et moi-même je me faisais un plaisir de t’écrire d’arriver. Mais il va falloir que tu attendes que tout ce monde soit parti, maîtres et valets. Ce qui me console, c’est que nous serons mieux ensuite, plus libres, plus entre nous. J’espère qu’ils ne resteront pas plus d’une dizaine de jours, et je t’écrirai tout de suite, suite, de façon à ce que tu sois ici le soir, s’ils partent le matin.

Ne m’en veuille pas, je viens de chercher toutes les combinaisons imaginables, sans parvenir à te caser convenablement. C’est une invasion qui dépasse ce que j’avais prévu. A bientôt, n’est-ce pas? et vives amitiés de ma part et de celle de ma femme.

(…)

                                                                                                                             Emile Zola

 

 

Paul Cézanne- Emile Zola, Lettres croisées, 1858-1887, Edition établie, présentée et annotée par Henri Mitterand, Ed. Gallimard, sept. 2016, 460 pp [ abrév. PCEZ]