Histoire du pied et autres fantaisies

804515.jpg » Schopenhauer, dans un essai tonique, Misère de la littérature, affirmait qu’il existe trois sortes d’écrivains. La première, faite d’auteurs qui n’ont rien à dire, et qu’il ignorait. Les deux autres catégories motivées, disait-il, par la nécessité d’affirmer quelque chose. Toute la différence vient de ce que dans un cas, l’auteur se lance à l’aventure et risque, comme le chasseur inexpérimenté, de revenir bredouille. Dans l’autre, l’écrivain réfléchit à ce qu’il doit dire, comme le chasseur rassemble le gibier grâce aux rabatteurs, et n’entame son oeuvre qu’au terme de calcul. Dirai-je que, contrairement au philosophe, ma sympathie va au chasseur aventureux. Ne sachant pas exactement ce qu’il cherche, il se laisse entraîner par le hasard et il lui arrive souvent de trouver une surprise inappréciable. »

Histoire du pied et autres fantaisies, J.M.G Le Clézio, recueil de nouvelles, Gallimard, novembre 2011, 348 pp, 22 €