Le géranium de Monsieur Jean

url.jpg » Mon géranium a donné deux fleurs, fragiles et délicates. Deux corolles blanchâtres, qui sont comme deux étoiles diurnes, avec trois pétales vers le bas et deux vers le haut piquetés de mauve à peine visible. (…) Placée sur l’appui de fenêtre, la plante profite de la chaleur et de la lumière du soleil, qui donne un éclat magnifique à cette fragile efflorescence. Elle a encore toute sa vie à vivre tandis que moi… »

Sentant sa santé décliner et sa vie accélerer le compte à rebours de ses derniers jours, Monsieur Jean observe sa famille, son passé, le monde de la maison de repos où il réside avec une lucidité sobre, empreinte de bienveillance.

Ce doit être ça, la sagesse du grand âge.

Si son corps est désormais « un tas de chair soumis au bon vouloir du personnel » , son esprit n’a pris une ride et l’invite à se réjouir de petits riens, le goût d’un melon sucré à l’envi, la bise d’un vent frais qui traverse la fenêtre de sa chambre, … la lente éclosion du géranium qui s’épanouit à son appui.

Un éventail de  de flashs back le ramène aux bons moments d’une vie  remplie, aux lettres de son épouse, décédée lors d’une mission au Pérou.

Une leçon de vie – une vie qui paisiblement s’éteint – et de sérénité.

AE

Le géranium de Monsieur Jean,  Michel Torrekens, roman, Ed Zellige, nov. 2012, 136 pp, 16,5 €